Cultiver l’avenir et préserver les zones humide
Au sein des interactions complexes entre les différents écosystèmes présents sur notre planète, les zones humides jouent un rôle essentiel, en orchestrant le grand ballet de la faune et de la flore. Au milieu des paysages agricoles, en perpétuelle évolution, ces sanctuaires écologiques se situent à la croisée des chemins.
Suivez-nous l’espace d’un instant pour explorer les relations complexes et fusionnelles qui existent entre la notion de « Cultiver l’avenir » et la préservation des zones humides.
Notre agriculture moderne et les zones humides coexistent dans une relation bénéfique mutuelle, qui permet d’allier écologie et durabilité. Les pratiques agricoles peuvent contribuer à préserver voire à participer au développement de ces écosystèmes.
Pour optimiser les impacts positifs de l’agriculture sur les zones humides, il est essentiel de promouvoir des pratiques culturales responsables. Cela implique un recours aux intrants raisonné, des pratiques de travail du sol adaptées et de limiter les risques de ruissellement pouvant susceptible d’atteindre les eaux de ces zones humides. L’ensemble de ces mesures contribue à protéger les bassins versants et à bénéficier aussi bien aux zones agricoles qu’aux zones humides adjacentes.
La culture du riz ou l’irrigation contrôlée participe à la régulation du niveau des eaux des zones humide, reproduisant les phénomènes hydrologiques naturels. Ces pratiques peuvent bénéficier en évitant des variations extrêmes du niveau des eaux, nuisibles aux habitats naturels hébergés dans ces zones.
Dans certaines situations, les surfaces agricoles constituent des zones tampons entre les zones urbanisées et les écosystèmes fragiles des zones humides. Elles préviennent l’empiètement des zones urbanisées sur les zones naturelles et préserver leur intérêt écologique.
L’agriculture durable et ses pratiques sont pourvoyeurs d’une manne financière pour l’entretien et la sauvegarde des zones humides et le maintien d’un tissu économique au sein de ces zones permet de garantir la présence de moyens humains et financiers pour la préservation de ces écosystèmes sensibles.
Tout autour de l’Europe, de nombreux exemples d’aménagements responsables des territoires combinés à des pratiques durables nous prouvent que zones humides et agricoles peuvent coexister de manière interdépendantes et bénéfiques les unes pour les autres.
En France :
- La Camargue : cette zone humide paralique s’étend sur 150 000 ha et comporte des marais salants, des lagunes et des rizières. La production locale de riz s’est adaptée aux conditions particulières de cette environnement. Une approche durable permet de conjuguer agriculture et biodiversité.
- Le Marais Poitevin : la « Venise verte » est une zone marécageuse s’étendant sur 100 000 h/ située en Nouvelle Aquitaine. Cette zone est une terre d’élevage et de cultures sur les zones émergées du marais. Ici l’agriculture coexiste de manière traditionnelle avec l’environnement naturel ce qui confère un caractère unique en France à cet endroit.
- Le bassin de la Garonne : située en Occitanie, la Garonne est la source constituant de nombreuses zones humides le long de son cours. Les pratiques agro-écologiques, telles l’agroforesterie et les cultures en protection intégrée, contribuent à maintenir la qualité des eaux du fleuve et à préserver la biodiversité de la région.
En Espagne :
- Le delta de l'Èbre, situé en Catalogne, est l'une des plus grandes zones humides d'Espagne. L'agriculture, en particulier la culture du riz est très implantée dans ce delta. Les pratiques agricoles traditionnelles de riziculture, adaptées à l'environnement des zones humides, contribuent à la conservation de la biodiversité locale tout en maintenant une activité économique bénéficiant à la région.
- Le parc national de Doñana, en Andalousie, est un site du patrimoine mondial de l'UNESCO connu pour ses écosystèmes diversifiés comprenant des zones humides, des marais et des dunes de sable. L’élevage extensif et la culture traditionnelle du riz, coexistent avec les efforts de conservation dans le parc, soutenant la diversité de la flore et de la faune.
- Le parc national des Tablas de Daimiel est une zone humide située en Castille-La Manche, dans le centre de l’Espagne, avec des paysages uniques tels que des lagunes d'eau douce et des roselières. Les pratiques agricoles traditionnelles dans les zones environnantes, y compris pour les cultures de plein champ, ont été adaptées pour préserver l'équilibre délicat de l'écosystème des zones humides.
Au Portugal :
- La Ria Formosa, située en Algarve, est un ensemble de lagunes côtières avec comprenant diverses zones humides, des marais salants et d'îles barrières. Les activités de production de sel et d'élevage de palourdes sont intégrées aux processus naturels des zones humides. Cette approche durable contribue à la conservation de la biodiversité unique de la région.
- La lagune de la Ria d'Aveiro, située dans le long des côtes portugaises entre Porto et Lisbonne, se caractérise par un système complexe de canaux d'eau salée et de lagunes. Les activités agricoles de la région incluent la production de sel, l'aquaculture et les pratiques de pêche historique de cette zone. Ces activités ont été adaptées à l'environnement des zones humides, favorisant un équilibre entre l'agriculture et la préservation écologique.
En Italie :
- Le delta du Po, dans la région de Venise, est l'une des plus grandes zones humides d'Italie. Il se caractérise par un réseau de lagunes, de marais et de canaux fluviaux. Cette zone est particulièrement connue pour sa production de riz, très adaptée aux conditions humides du delta. Ces pratiques traditionnelles contribuent au maintien de l’équilibre de l'écosystème unique du delta.
- La vallée des Mochènes dans la province de Trente est connue pour ses zones humides alpines et ses prairies. Les activitéses agricoles traditionnelles dans cette vallée, telles que les cultures extensives et les pratiques pastorales, sont en harmonie avec l'environnement. La gestion minutieuse de ces pratiques soutient à la fois l'agriculture et la préservation des habitats des zones humides.
En Roumanie :
- Le delta du Danube, l'une des plus grandes zones humides d'Europe. Constitué d’un ensemble de lacs, de canaux et de marais, il est l’abri de plus de 1 500 variétés de plantes, 850 espèces d'insectes, 300 espèces d'oiseaux et 45 espèces de poissons d'eau douce, tout en étant le siège d’activités agricoles telles la pêche et l'agriculture durable (notamment la culture et l’entretien des roselières). La coexistence entre faune, flore et activité agricole assure la préservation de la biodiversité du delta et sa vie économique.
La conservation des zones humides et leur intégration dans le paysage agricole peut se voir comme un parfait exemple de « symbiose ». Le maintien et l’entretien des zones humides ne sont pas seulement des gestes écologiques, ils sont un investissement dans l’avenir de notre agriculture. Une eau plus propre, des sols riches et une résilience face au chaos climatique - voilà les bénéfices que nous récoltons lorsque nous choisissons de veiller sur les zones humides.
Au travers de son programme Nerthus, Ascenza promeut une agriculture durable en contribue à la protection de la biodiversité et de l'environnement des zones protégées. Les exemples mentionnés ci-dessus pavent la route à suivre pour le futur. Dans ces régions où cohabitent agriculture et respect des zones humides, la faune, la flore, l’environnement et les habitants sont récompensés de ces efforts communs.